Estimée à 1000 Tonnes sur 1400 au total, pour une valeur marchande de 250 millions d’euros, soit environ 164 milliards de F CFA, ce concentré d'uranium en poudre brute, produit par le groupe nucléaire français Orano (ex Areva) devrait, selon toute vraisemblance, être acheminé vers la Russie d’ici fin novembre 2025.
Une opération périlleuse
Ces sources révèlent que cette matière brute, produite après l'extraction minière de l'uranium et qui rentre dans le processus de fabrication du combustible nucléaire ou l'enrichissement de l'uranium, devrait être acheminée, par voie terrestre, vers le Port de Lomé, avant d’être expédiée vers Moscou par cargo. Une opération de convoyage qui, pour des besoins de facilitation, précise une autre source, aurait déjà fait l’objet de rencontres préparatoires, courant octobre dernier, entre les autorités douanières, sécuritaires et militaires du Niger, du Burkina Faso et du Togo.
Ce qui parait inquiétant, bien qu’une source proche du gouvernement de Niamey démente une telle démarche, est que la cargaison de Yellow cake devrait être acheminée du site d’Arlit vers Lomé, en passant par le Burkina Faso, par un convoi de quelques dizaines de camions. Plus inquiétant encore est que le convoi traverserait le Burkina Faso dont la zone Sud-Est est sous contrôle de groupes djihadistes affiliés à al Qaida et l’Etat islamique, notamment le JNIM.
Lomé accepterait-il courir le risque ?
Somme toute un projet hautement risqué. Cela, au regard beaucoup plus de la nature sensible et désastreuse dudit combustible nucléaire qui, en cas d’éventuelle fuite dans la nature, s’il advenait une attaque par des groupes islamistes, créerait un cataclysme environnemental et humain pour toute la sous-région. C’est en cela qu’il s’avère impérieux, toute proportion gardée, de se demander si Lomé accepterait-il réellement cautionner cette opération qui n’est pas que risquée au plan sécuritaire, mais aussi et surtout sanitaire. Encore que c’est une opération censée traverser une zone du continent déjà fragilisée par des menaces sécuritaires. La question n’est donc pas anodine. Encore moins superflue.
Par son engagement et ses actions multiformes en faveur de la paix dans la sous-région, cela constituerait, pour Faure Gnassingbé, une opération hasardeuse qui, nul sans doute, écorcherait son image à l’international. Une image que s’emploie à enjoliver, à coup de sacrifices, le Président du Conseil et la diplomatie togolaise.
Pour rappel, après le coup d’Etat de 2023, la junte au pouvoir a contraint Orano à cesser ses activités au Niger. Une démarche qui a débouché sur la nationalisation de la filiale le 19 juin 2025. A en croire le journal français Le Monde, sur initiative de Orano, l’affaire est actuellement pendante devant le Centre International pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi), une organisation de la Banque Mondiale basée à Whasington. Ceci, pour entendre faire valoir les droits du groupe nucléaire français.
Bon à suivre…
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