POLITIQUE

TOGO | Fabre dispense un cours magistral de « Science Po » au Préfet Kossi Agbodan

La Rédaction - 12 décembre 2025 14:44 3 min de lecture
TOGO | Fabre dispense un cours magistral de « Science Po » au Préfet Kossi Agbodan

Plus loin, et dans une démarche d’ordre pédagogique, Jean-Pierre Fabre informe le Préfet du Golfe que partout dans le monde, les figures reconnues comme « pères de la nation » le sont à juste titre, pour avoir conduit ou inspiré les combats de libération nationale, d’indépendance et de souveraineté nationale...

On se souvient que le 23 septembre 2025, s’est tenue, à Lomé, une conférence publique qui s’inscrivait dans le cadre des activités commémoratives marquant les vingt (20) ans du rappel à Dieu du Général Gnassingbé Eyadema. Rendez-vous auquel ont été conviés les Maires issus du ressort territorial de la préfecture du Golfe. Si tous ont répondu présents, un aura, par contre, brillé par son absence. Il s’agit de Jean-Pierre Fabre, le Maire de la Commune Golfe 4.
TOGO | Fabre dispense un cours magistral de « Science Po » au Préfet Kossi Agbodan
En effet, le mardi 18 novembre dernier, l’opposant et Président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) a, au travers d’un courrier aux allures d’un cours de sciences Politiques adressé au Préfet Kossi Agbodan, motivé les raisons de son désaccord avec cet agenda politique. Tant sur la forme que sur le fond.
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Agbodjan Kossivi, le Préfet du Golfe...
Sur le fondement calendaire de la commémoration, Jean-Pierre Fabre relève avant tout ce qu’il qualifie d’une ‘’incohérence curieuse’’, évoquant notamment le décalage entre la date de décès du Gal Gnassingbé et la date de l’organisation de l’hommage. Ce qui, estime -t-il, jette un doute sérieux sur la nature réelle de l’évènement qui semble s’apparenter davantage à une opération de propagande politique qu’à un authentique acte de mémoire.
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Sur la qualification de « Père de la Nation Togolaise », attribuée à l’ancien président du Togo, le Maire de la Commune Golfe 4 estime que cette appellation relève d’une pure affabulation. Mieux, c’est une falsification de l’histoire. Dans son argumentaire, M. Fabre relève qu’au moment où Gnassingbé Eyadema accède au pouvoir en 1967, le Togo était déjà une nation reconnue par l’ensemble de la communauté internationale. « Au nom de quelle logique ou par quelle magie Gnassingbé Eyadéma peut être le « géniteur », le Père d’une Nation qui existait déjà, avant qu’il n’accède au pouvoir », se questionne le Président national de l’ANC.
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Plus loin, et dans une démarche d’ordre pédagogique, Jean-Pierre Fabre informe le Préfet du Golfe que partout dans le monde, les figures reconnues comme « pères de la nation » le sont à juste titre, pour avoir conduit ou inspiré les combats de libération nationale, d’indépendance et de souveraineté nationale. Et de citer les cas Mahatma Gandhi en Inde, Hô Chi Minh (Vietnam), Mustapha Kemal Pacha (Turquie), John Garang (Soudan du Sud), Patrice Lumumba (RDC), Kwami N’Krumah (Ghana), Nimandi Azikwe (Nigeria), Jomo Kenyatta (Kenya) et Julius Nyerere (Tanzanie).
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Pour Jean-Pierre Fabre, celui qui incarne ce statut au Togo est Sylvanus Olympio. Ceci, explique-t-il, pour le « rôle primordial » qu’il a joué à la tête de la lutte pour l’indépendance. « Il a également jeté les bases de l’Etat et prôné un Togo politiquement et économiquement libre, indépendant et souverain, avec notamment une monnaie propre », a indiqué dans son courrier, le Maire Fabre.
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S’il précise que sa vision d’unité et de dignité nationale et son assassinat en 1963 ont fait de lui, un symbole national pour avoir défendu jusqu’au sacrifice suprême, les nobles idéaux du peuple togolais qui aspire à la liberté, à la justice et à la dignité, Jean-Pierre Fabre estime sans détour qu’il apparaît pour le moins inconcevable et injustifié que les héritiers politiques de Gnassingbé Eyadema s’efforcent à l’imposer aujourd’hui aux Togolais comme « Père de la Nation ». Car, conclut-il, le titre de « Père de la Nation » ne découle pas de l’exercice du pouvoir d’Etat, mais du rôle historique émancipateur qu’un homme ou une femme a joué dans la naissance politique, symbolique ou spirituelle d’une nation.

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