Isaac TONYI
-
14 août 2025 10:31
Temps de lecture 0 mn
Le parti au pouvoir a tout raflé, 1150 sièges de conseillers municipaux sur 1527. Il a profité de la démobilisation des troupes de l’opposition divisées entre boycott et participation...
L'un des deux scrutins qui tiennent désormais en haleine dans la nouvelle République a livré son verdict. Le parti au pouvoir a tout raflé, 1150 sièges de conseillers municipaux sur 1527. Il a profité de la démobilisation des troupes de l’opposition divisées entre boycott et participation. Le parti au pouvoir n’en demandait pas mieux en organisant un scrutin qui a pris un sens unique.
Majoritaire au parlement, majoritaire dans la gouvernance locale, Unir a pris contrôle de tout et règne en maître. La nouvelle République étale le lit à la gourmandise électorale, plus de place à l’opposition, c’est ce qu’il faut comprendre des élections locales qui donnent le ton des premiers votes sous la 5ème République. Le faible taux de participation peut vouloir tout dire, mais ces voix silencieuses ont perdu la bruissance de leur parole.
La suite logique sera la désignation des nouveaux maires. Et pendant que la transition postélectorale se poursuit dans les communes, il faut recadrer certains pas des anciens maires qui n’ont pas tous été à la hauteur des attentes. Des promesses non tenues, du mépris pour les administrés et bien encore des chantiers inachevés abandonnés. Le conseil municipal est aussi sur le point de devenir une carrière, il paraît que ça absorbe les chômeurs et leur permet de lécher les doigts.
Dans un pays où la reddition des comptes n’est pas une obligation, où l’impunité est une règle, où la minorité dite «pilleuse» sort du couvent qui contrôle le pays, il y a lieu de s’inquiéter sur l’issue de ces élections locales qui placent le pouvoir en tête. Il y a lieu de s’interroger sur l’efficience de la gouvernance locale poussée dans un virage de la monopolisation du pouvoir. Les communes sont l’objet de grandes convoitises au Togo. Cela veut dire qu’une source de miel a été détectée pour alimenter une minorité. Six ans après, on peut comprendre l’acharnement de certains maires lors de la campagne électorale. Ce ne fut pas pour autant continuer par servir leur localité puisqu’ils n’ont rien foutu, ce fut pour continuer par se servir les six prochaines années. Les élections pour le choix des maires et leurs adjoints constituent donc une autre paire de manches dans la course au trésor local.
Mais bien avant cela, il faut bien encadrer la phase de transition où certains peuvent outrepasser leur pouvoir.