Isaac TONYI
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5 septembre 2025 07:12
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Le pouvoir de l’argent, la puissance, les relations protectrices des hauts gradés de l’armée, les amis de pouvoir...tout est derrière soi lorsque le système vous éjecte. C’est juste un jeu d’échec dans lequel la certitude n’est pas soignée. On peut tomber à n’importe quel moment.
Quatre (04) mois pleins sans gouvernement, mais le Togo tient. Il tient debout et "lutte sans défaillance" pour sauvegarder les acquis de la Vème République que sont l’installation du Président du Conseil des Ministres et du Président de la République. Il faut avoir du cran pour réussir cette prouesse de diriger un pays où tous les secteurs sont gérés à titre provisoire. Cela démontre à bien des égards que le pays peut tenir sans les ministres et qu’aujourd’hui leur absence est égale à leur présence.
Ce ne fut donc pas une gouvernance, mais plutôt un système érigé fortement avec des théories, des pratiques dirigées pour un objectif précis. Il est clair que la force de loi appartient au système et non aux individus qui le servent.
« Je ne suis plus dans le système», on se rend compte aujourd’hui que cette phrase d’un regretté grand baron de la République était un code que les gens n’ont pas vite compris. Cela résume la faiblesse des individus que le système emploie, une fois qu’ils sont dehors et deviennent vulnérables.
Tout le pouvoir de l’argent, la puissance, les relations protectrices des hauts gradés de l’armée, les amis de pouvoir, tout est derrière soi lorsque le système vous éjecte. C’est juste un jeu d’échec dans lequel la certitude n’est pas soignée. On peut tomber à n’importe quel moment. On peut alors comprendre pourquoi Faure Gnassingbé, malgré ses bonnes intentions de semer le bonheur sur la route des populations, continue d’échouer. Il ne contrôle pas le système, c’est le système qui le conduit. Il n’a pas non plus les moyens de s’en défaire, les racines sont assez solides.
Il est certes vrai que tout le poids des échecs repose sur lui, mais en arrivant au pouvoir si jeune et dans les conditions connues de tous, il avait la ferme volonté d’écrire son histoire, mais le système qui l’a vu naître était plus fort. En conclusion, il a décidé de créer ses hommes du système, il a aussi échoué dans cette entreprise et les dérives ont pris le pas...
Le système en question a dressé ses tentacules partout, que ce soit dans les grandes administrations, les petites, dans tous les corps de métier et toute la société, le schéma était plus fort que lui. La confiance faite en ceux qui devaient promouvoir ses actions a fait l’objet d’abus. Au nom de ce dernier, tout individu pouvait agir et il a perdu tout gain de sympathie.
En réalité, les populations ne combattent pas la personne du Président du Conseil, elles combattent un système qui les a réduites au néant depuis des décennies. Si ce combat ne peut être une victoire aujourd’hui, il le sera demain ou un jour. Tout le monde en est conscient.