SOCIÉTÉ

Tensions sociales en vue : Le Togo retient son souffle

Magloire TEKO - 25 juin 2025 18:28 Temps de lecture 1 mn
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Entre une jeunesse exacerbée et décidée à faire entendre sa voix, et un gouvernement prêt à donner force à la loi, la hantise est bien effective au sein de la masse

Dès ce jeudi, s'annoncent trois jours névralgiques au Togo. A quelques heures du début des manifestations populaires dans les rues prévues s'achever samedi, la tension est perceptible. Électrique ! Mieux, elle monte. Sur les réseaux sociaux, la parole semble être libérée. Des jeunes se montrent prêts, galvanisés à manifester pour exprimer leur ras-le-bol.

Comme de l'eau ajoutée au moulin d'une jeunesse visiblement déchaînée, la classe politique y apporte son grain. De la DMK à la DMP, en passant par des religieux, et des Organisations de défense des droits humains, un soutien est apporté aux jeunes. «Les jeunes ont pris une responsabilité que nous sommes tous obligés de soutenir parce que la situation est réelle. Ne pas soutenir, c'est faire preuve vraiment d'hypocrisie malhonnête», a déclaré, mardi, Sambirini Targone, le Coordonnateur de la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP).

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En face, les pouvoirs publics n'etendent point se laisser faire. Sur la chaîne de télévision New World TV, le ministre Gilbert Bawara a encore fait du "Bawara" en brandissant l'arme dissuasive. «Ces manifestations ne sont pas déclarées, conformément à la loi et donc ne sont pas autorisées (...) j'exhorte nos concitoyens à ne pas prendre le risque de participer à des manifestations irrégulières et illégales, car la responsabilité de l'État, des forces de l'ordre et de l'appareil judiciaire est de faire respecter la loi, de veiller à ce que l'ordre public soit maintenu et que chacun puisse vaquer librement à ses occupations», a notamment déclaré le ministre en charge de la Fonction publique.

Et d'inviter les populations et surtout, la jeunesse à se défaire de la "manipulation", et ne surtout pas suivre les mots d'ordre de ceux qui'il qualifie de "partisans du chaos et du désordre". Lesquels, précise le ministre, incitent à la violence et aux affrontements, depuis des capitales étrangères.

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Comme une réponse à cette mise en garde du Gouvernement, Thomas Kokou Nsoukpoé s'était déjà montré imperturbable. «Partout sur le territoire, dans les villes et les campagnes, dans la diaspora, dans les marchés et les quartiers : que chacun se lève. Le moment est venu d'achever la libération de notre Nation», a notamment déclaré, il y a quelques jours devant la presse, le Coordonnateur de la Dynamique Monseigneur Kpodzro.

Pendant ce temps, le dispositif sécuritaire est bien renforcé à Lomé. Avec une présence notable des forces de l'ordre et de sécurité. Soit en patrouille, soit postés aux carrefours, endroits et lieux stratégiques de la capitale.

Entre une jeunesse exacerbée et décidée à faire entendre sa voix, et un gouvernement prêt à donner force à la loi, la hantise est bien effective au sein de la masse. Pour certains qui se montrent plus rassurés, cette situation n'est que passagère. Pendant que sur les yeux d'autres citoyens, se lit une certaine inquiétude. D'où manifestement des courses pour les ravitaillement et autres emplettes qui s'effectuent ces derniers jours.

À la lecture de ce qui précède, il est évident de de se demander à quoi ressemblera donc le Togo, les trois jours qui viennent ? Bien malin pourra répondre avec exactitude. La nuit tombe sur Lomé. Les heures à venir situeront plus sur ce qu'il en sera. Mais pour l'instant, tout le pays retient son souffle.

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