Depuis quelques années, l’usage du bâton comme châtiment corporel a disparu des habitudes des enseignants au Togo.
L’interdiction du bâton à l’école ‘’Comment prendre pour faire ? » Depuis quelques années, l’usage du bâton comme châtiment corporel a disparu des habitudes des enseignants au Togo. Quoiqu’aucune loi ne l’interdise officiellement, le bâton semble être rangé dans les placards par des instituteurs à leur corps défendant. Nombre de ces derniers ne cessent de se rappeler ce bon vieux temps où ce matériel était manié avec une verdeur indescriptible pour le bien des élèves. Quant aux parents ils continuent de s’interroger sur le bien-fondé de la mesure.
D’après nos informations, l'usage du bâton comme punition physique dans les écoles au Togo est un sujet complexe et controversé. Le bâton, affirme-t-on, a été largement interdit au Togo, mais son usage peut persister dans certaines écoles, particulièrement les écoles privées. Les Les mêmes sources indiquent que son usage comme punition physique, très courant, autrefois dans les écoles, a été largement critiqué pour son impact négatif sur le bien-être physique et psychologique des élèves. Il est considéré comme une forme de violence et contraire aux droits de l'enfant. Son interdiction dans les écoles au Togo, serait en accord avec les recommandations internationales et les principes d'éducation moderne. Dans une émission sur une radio périphérique, le Doyen de l'inspection générale de l'éducation (IGE), Komlan Eloi Nouwossan a une fois encore réitéré cette position de l'Etat togolais, le mercredi 11 septembre 2024. Toutefois, la question de l'utilisation du bâton dans les écoles demeure controversée au Togo. D’aucuns soutiennent que le bâton est nécessaire pour maintenir l'ordre et la discipline, tandis que pour d'autres, son usage relève d’une méthode de punition inappropriée et inefficace. « L’interdiction là même, c’est comment prendre pour faire ? Comment peut-on imaginer, un seul instant, si on n’est pas de mauvaise foi, que les enfants puissent réussir leurs études sans le bâton derrière ? Il est tout simplement dommage que nos dirigeants choisissent de travailler avec des partenaires qui n’ont aucun respect pour nos pratiques. Qui leur dit même que l’usage du bâton à l’école viole les droits de l’homme ? », s’interroge un directeur d’école admis à la retraite. Alexandre, la quarantaine, un agent de la fonction publique, estime quant à lui, que la mesure reste à revoir : « Interdire le bâton à l’école est la mauvaise chose qui puisse arriver aux enfants africains. Le bâton s’est toujours imposé comme un acteur de l’éducation à nul autre pareil. Il suffit que le plus paresseux des élèves se rappelle du bâton pour adopter les bonnes habitudes studieuses. Je reconnais aussi que certains enseignants ont la main démesurément lourde et blessent à tout vent, les élèves. Mais il faut reconnaitre que c’est toujours dans l’intention de faire travailler ces derniers. Si les autorités estiment que le bâton est trop agressif, sa suppression du système de l’éducation ne me parait pas la meilleure solution. Elles peuvent recadrer son usage quitte à décréter des sanctions contre son abus par les enseignants. » Mais fait paradoxal au Togo, l’interdiction du bâton s’accompagne de la baisse du niveau et de la montée de la délinquance au sein des établissements scolaires. En effet, des pratiques que les élèves ne pouvaient ne serait-ce qu’imaginer dans le passé, sont devenus aujourd’hui, leur sport matinal. L’autorité de l’enseignant est bafouée. Le cas des élèves qui, sans vergogne, haussent le ton sur l’enseignant, défraient de plus en plus la chronique. Dans ce pays, il arrive à certains élèves de menacer leur enseignant en ces termes : « Si vous ne faites pas attention, je vais vous signaler au ministre Kokoroko » Certes on peut nous objecter que si certains enseignants ne se respectent pas, il va de soi qu’ils soient embêtés par les élèves. Une objection spécieuse, vu qu’à l’époque où le bâton avait tout son sens dans les écoles, le fait que l’enseignant se respecte ou non, ne donne aucune autorisation à l’élève de lui manquer de respect. Les problèmes concernant le comportement des enseignants se réglaient au niveau du directeur d’école.
Pour ce qui est de la baisse du niveau, c’est un problème très préoccupant. Il suffit de considérer les résultats scolaires aux examens officiels ces dernières années où le taux d’échec atteint des seuils non égalés pour être édifié sur le drame planant au-dessus de l’éducation au Togo. Loin de nous l’idée selon laquelle l’interdiction du bâton serait à elle seule, l’origine de la baisse du niveau. Il faut tout de même admettre que si les châtiments corporels n’étaient pas interdits, la situation ne serait pas si catastrophique dans tous les compartiments. A en croire des sources dignes de foi, des alternatives à la punition physique sont promues, telles que la conversation, la pédagogie positive, le renforcement positif et les sanctions alternatives. Elles viseraient à favoriser le développement de l'enfant et à créer un environnement éducatif plus sain. Par ailleurs, des campagnes de sensibilisation pour promouvoir l'interdiction du bâton et encourager des méthodes éducatives plus respectueuses des droits des enfants se mènent. Les châtiments corporels sur les enfants suscitent toujours des débats houleux au sein de la société africaine. Faut-il utiliser le bâton mieux éduquer les enfants à l’école ?, l’institut de sondage Afrobarometer a posé cette question à 28 pays africains pour connaître l’opinion des adultes sur cette pratique éducative controversée. Selon cette enquête, la majorité des Africains considère encore que l’utilisation de la force physique pour discipliner les enfants est justifiée. En effet, le soutien aux châtiments corporels reste l’opinion majoritaire dans 28 des 36 pays africains sondés en 2021/2022. Sur la question, le débat reste ouvert.