POLITIQUE

TOGO : Les Évêques appellent à un véritable dialogue franc, sincère et inclusif

La Conférence des Évêques du Togo dit constater dans le pays, de fortes crispations, de lourdeurs dans les coeurs, et de frustrations générales provoquées par des conditions de vies précaires des populations

Ce lundi 26 mai 2025, les Évêques du Togo ont exprimé, une nouvelle fois, leur profonde inquiétude face à l'évolution de la situation sociopolitique du pays. Réunis en conclave à Lomé, les dignitaires de l’Eglise romaine catholique au Togo, tout en invitant tous les croyants à prier pour la justice et l’avenir du pays, interpellent les autorités à prendre conscience de ce qu’ils qualifient de ‘’malaise grandissant’’ au sein de la population togolaise.

En effet, le processus basculement du Togo dans un régime parlementaire a toujours été décrié par la Conférence des Evêques du Togo (CET) qui avait régulièrement interpellé sur l’opportunité ou non d’un changement de la Constitution du Togo.

Mieux, elle avait appelé à la responsabilité du Chef de l’État à surseoir à la promulgation de cette nouvelle Constitution qui, souligne-t-elle, est adoptée par une Assemblée nationale en fin de mandat. Car, pour les évêques du Togo, la réforme s’opérait sans une réelle consultation du Peuple souverain.
Mais aujourd’hui, au lendemain de ce basculement, la CET dit constater de fortes crispations, de lourdeurs dans les cœurs, et de frustrations générales provoquées par des conditions de vies précaires des populations.

Pour cette Conférence, ce changement, opéré sans véritable dialogue national, suscite des incompréhensions et fait peser de graves risques sur la cohésion sociale et la stabilité du Togo.

« Une conviction nous habite : le pays court un risque en couvant les frustrations ; car une Nation ne se bâtit pas durablement sur le silence imposé, sur la peur suscitée et entretenue, sur le mépris de la voix de son Peuple ou encore sur un entêtement à faire croire au Peuple, le contraire du vrai. Les peurs et les frustrations tues, se muent en actes désespérés, et les colères muettes deviennent des déflagrations imprévisibles », déclare en substance la Conférence des Evêques du Togo.

Ainsi donc, face à cette situation qu’ils jugent « préoccupante », les Prélats du Togo interpellent les autorités à prendre conscience du « malaise grandissant » au sein de la population.

Tout en saluant la résilience et la maturité du Peuple togolais qu’ils qualifient de « résilient », car faisant « preuve de patience et de dignité malgré les épreuves », les Evêques demandent également que la voix de celui-ci soit entendue, avec respect et prise en considération. Puis en appelle à ce qu’un processus d’apaisement soit engagé avec discernement, à travers la tenue d’un véritable dialogue, franc, sincère, inclusif et constructif.

Pour cause, « la résilience est loin d’être synonyme de résignation (…) et que la paix véritable ne peut se construire sans la justice, la vérité et un dialogue sincère », avertit la Conférence des Evêques du Togo.