Pour avoir pris connaissance des conditions de détentions de ce médecin et ses coaccusés, l’Ordre National des Médecins du Togo (ONMT) élève la voix et en dénonce des aspects regrettables
Bien que certains soient relaxés quelques jours plus tard, l’arrestation et la détention des manifestants, lors des événements du 6 juin 2025, continuent de susciter de réactions au sein de l’opinion au Togo. La dernière en date est celle de l’Ordre National des Médecins du Togo (ONMT).
Dans un communiqué en date de vendredi 13 juin, l’Ordre, après avoir pris connaissance des conditions de détention de Dr Hounou-Adossi Ayitévi Firmin Elom, un des mis en cause, dénonce des aspects qu’elle estime ‘’regrettables’’.
Pour Dr Beketi Katanga Anthony, le Président de l’ONMT, la solidarité agissante en faveur de leur confrère se veut une marque de confraternité à saluer et nécessite de perdurer pour la cohésion de la corporation médicale togolaise. Toutefois, bien que remerciant toute la chaine d’acteurs qui ont concouru à cette relaxation, ce dernier, pour avoir pris connaissance des conditions de détentions de ce médecin et ses coaccusés, élève la voix de l’Ordre National des Médecins du Togo, et en dénonce des aspects regrettables. Cela, explique l’Ordre dans son communiqué, à la lumière de la législation en vigueur dans l’univers médical, tant au Togo que dans la sous-région.
Il s’agit, énumère le Président de l’ONMT, du code harmonisé de déontologie et d’exercice des médecins de l’Espace CEDEAO. Lequel stipule, en son article que la torture est le fait d’infliger délibérément et systématiquement des dommages physiques et ou moraux ou les deux à la fois, en occasionnant un préjudice par une ou plusieurs personnes agissant seule ou avec d’autres ou sur les ordres de toute autorité pour forcer ou intimider les victimes afin d’obtenir des informations, faire une confession ou un autre. Pour l’Office National des Médecins du Togo, cela constitue « un outrage à la raison et à la dignité de la personne », citant la disposition pertinente dudit code harmonisé.
Toutefois, dans une démarche pédagogique, l’Ordre saisit l’occasion pour rappeler à l’endroit des médecins, l’obligation d’observer scrupuleusement les règles d’éthique et de déontologie médicale. Des principes qui, estime-t-il dans son communiqué, constituent la base de la pratique médicale et de la protection des patients.
Pour ce faire, le regroupement corporatiste que préside Dr Beketi, rappelle à tous ses membres, des arsenaux sacrosaints qui régentent le métier médical. Il s’agit, entre autres, du Serment d’Hippocrate, du Code international d’éthique médicale de l’Association Médicale Mondiale, de la Déclaration de Lisbonne de l’Association Médicale Mondiale sur les droits des patients, du code harmonisé de déontologie et d’exercice des médecins de l’espace CEDEAO ou encore le code de déontologie médicale de la République togolaise.
Toutes ces dispositions, en guise de rappel aux praticiens de la santé de garder à l’esprit de privilégier, la prévention de dommage et de limiter les interventions qui pourraient être plus préjudicielles que bénéfiques.
Aussi, l’Office informe-t-il la population que tout acte de médecin, jugé contraire à l’éthique médicale, peut être dénoncé formellement par saisine de l’Ordre sur ses canaux officiels. Cela pour mesures à prendre, a rappelé Dr Beketi.