Isaac TONYI
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19 juin 2025 09:56
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Les travers dans lesquels tombe le régime à chacune des revendications légitimes donnent l’impression que ce sont les populations qui exagèrent en réclamant de meilleures conditions de vie
Répression des voix dissidentes, violation des droits de réunion pacifique et d’expression, selon Amnesty International, suspension des médias français RFI et France 24 par la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la Communication(HAAC) pour avoir relayé des propos inexacts et tendancieux selon l’institution de régulation des médias, arrestation de l’artiste Aamron pour incitation à la violence, allégations de torture sur des gens arrêtés lors des manifestations des 5 et 6 juin derniers, les habituels travers de la République reprennent droit de cité au détriment des véritables revendications auxquelles la bonne foi recommande de trouver des solutions.
Les mêmes stratégies employées pour balayer d’un revers de main le réel problème de la vie chère... Ce n’est point la déstabilisation des institutions de la République qui fait sortir les populations de leurs gonds. Le problème du Togolais est social. Il suffit juste d’observer comment les sons de certains artistes qui dénoncent cette misère et cette vie chère sont repris en chœur et partagés sur les réseaux sociaux.
Cela devrait suffire pour orienter les décideurs à prendre conscience de l’enjeu et des défis à relever. Ce défi n’est point de faire taire les voix qui portent, mais de trouver des solutions pour permettre aux Togolais de manger trois fois par jour, d’avoir accès à l’eau potable, aux soins de santé et aux services de base, de revoir le panier de la ménagère.
Les populations sont-elles dans l’exagération en criant leur ras-lebol pour une situation qui s’éternise? Que devient le pacte social signé sous l’autre République? Il est impossible que le Togolais, sur les questions sociales, soit satisfait?
Les travers dans lesquels tombe le régime à chacune des revendications légitimes donnent l’impression que ce sont les populations qui exagèrent en réclamant de meilleures conditions de vie. Il y a la pauvreté partout sur la terre, mais ce que vivent les Togolais, il y a des décennies, a atteint le paroxysme. C’est juste cette expression que le régime doit comprendre en palliant au plus pressé.
La situation est très grave, le pays est au ralenti dans la gestion des affaires courantes. Tout porte à croire qu’il n’y a plus rien à faire, même pas un sursaut d’orgueil et que le changement de régime a tout bloqué.
Le pays stagne ou recule; les populations mêmes ne savent pas dans quelle situation elles sont, et c’est bien déplorable que les 26, 27 et 28 juin, une partie de cette population sera encore obligée de se transporter dans les rues alors que l’autre partie va continuer par ressasser sa voix dans l’ombre des cachots.